Kid Rock s'en donne à coeur joie sur ce nouvel album Rock N Roll Jesus (sortie aujourd'hui), après trois ans de silence discographique, pour notre plus grand bonheur. Beaucoup plus trash bluesy que hip hop cette fois-ci, et agrémenté de quelques mash-ups, mais c'est toujours la même tournerie endiablée.
1988, drôle d'époque. C'est l'année où, ayant fait le deuil de Rock Press, magazine indé pour lequel je travaillais depuis deux ans, et de mon dernier amour toulousain (qui fut bref mais flamboyant), j'ai glissé deux jeans, trois tee-shirts et quelques K7 dans mon sac pour « monter » passer quelques semaines à Paris, où m'attendaient les nuits chaudes de la rue de Lappe - lieu de débauche joyeuse à proximité de Bastille, sans bobos, ni videurs, ni bars américains à cette époque, où le registre était plutôt aux bars à vin, bars latins et bars à tapas.
J'avais vingt-cinq ans à peine, je découvrais Paris (presque) pour la première fois et j'ignorais que j'allais y rester quinze ans. Dans mes bagages, j'emportais une copie de l'album Truth and Soul, de Fishbone, qui venait juste de sortir. Du gros son fusionnel, entre heavy metal, funk, modern ska et punk rock, dont je berçais abondamment mes illusions d'alors.
Je n'ai pas vraiment suivi ce qu'ils ont fait par la suite, trop ska ou trop funk à mon goût. Je viens de jeter une oreille sur leur discographie ultérieure (merci Yahoo Music Unlimited), ce qui m'a conforté dans l'idée que Truth and Soul est de loin leur meilleur album, dont je vous fait partager volontiers quelques extraits. Leur album suivant, The Reality of My Surroundings, sorti en 1991, a connu un vrai succès populaire (il s'est classé 49ième dans le top album US), mais leurs ventes de disques ont périclité ensuite.
A noter cependant que non contents d'être des bêtes de son, les Fishbone sont également connus aux States pour être de véritables bêtes de scène. Le blog MP3 Berkeley Place nous gratifie d'ailleurs de quelques 25 enregistrements de leurs prestations réalisés entre 1985 et 1999. Et puis on trouve quantité de vidéos live de Fishbone sur Youtube. De quoi découvrir toutes les facettes (pas seulement celles que je préfère) de ce groupe qui berça mes premières errances parisiennes.
Ma rencontre avec la musique de Kid Rock date de fin 1999. Je venais de trouver miraculeusement une place où garer ma voiture dans une rue du 18ième à Paris, et je m'apprêtais à éteindre le contact, quand l'animateur de OUI FM a commencé à parler d'un américain blanc qui mariait allègrement le blues et le rap. Je suis plutôt amateur de ce genre de mélange, à condition que le rap ne prenne pas le dessus sur tout le reste.
Je suis finalement resté scotché dans ma bagnole jusqu'à la fin de la chanson Cowboy ("Devil Without A Cause", Lava/Atlantic – 1998). Quelques semaines plus tard, j'achetais l'album lors d'un court séjour à San Francisco. Entre blues rap et rap metal. Deux ans après, je me suis jeté sans hésiter sur le suivant ("Cocky", Lava/Atlantic – 2001), sur lequel Kid Rock chante beaucoup plus qu'il ne rappe, et dont je vous propose d'écouter deux de mes titres préférés, What I Learned Out On The Road et Lonely Road Of Faith.
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