J'ai au moins deux points communs avec les membres du groupe G.63 : être né aux alentours de 1963 et avoir grandi à Quillan, petite commune nichée au coeur de la haute vallée de l'Aude, dans le sud de la France, qui comptait autant de groupes de rock dans les années 80 que d'équipes de foot de quartier.
Chaque hiver, la petite salle de la Cigale vibrait le samedi soir au son de formations locales qui se produisaient souvent devant 200 à 300 personnes et concouraient pour le Balthazar de l'année, distinction que la formation dont j'étais chanteur et guitariste (Warzawa) a remporté en 1981, ce qui nous a valu de jouer, l'été suivant, en première partie de Bijou. Ma carrière de rock star locale n'est d'ailleurs pas allé beaucoup plus loin.
D'une certaine manière, les 1963 (le nom du groupe à l'époque), qui furent je crois "balthasarisés" l'année suivante, étaient un peu les enfants sages de la scène rock locale, de ceux qui ne tombèrent pas dans les travers que d'autres cultivaient abondamment, entre No Future et excès en tout genre, sur le registre "sex, drugs & rock'n roll".
En attendant, c'est le seul groupe de rock local de l'époque (reformé en 2000) qui a survécu au passage des ans, et en a même profité pour se bonifier de manière assez spectaculaire, au point de parvenir à (auto)produire, très récemment, un album d'excellente facture, intitulé "Face à face".
On sent bien, à l'écoute de certains titres, qu'on est au pays de Johnny et de Trust, mais on entend aussi de belles guitares quadragénaires qui surfent sur la vague rock californienne et sur quelques influences seventies bien senties.
Jean-Marc (guitare solo) a fait plus que bosser ses gammes sur les classiques des Eagles, de Led Zep et Deep Purple. Serge a pris beaucoup d'assurance rythmique et la voix de Jean-Louis, qui m'a toujours impressionné, se charge tranquillement de faire monter la sauce.
Les G.63 se sont également transformés en véritables performers - leur prestation est pointue, carrée, en place, comme j'ai pu le constater lors d'un concert commémoratif il y deux ans -, ce qui leur a permis d'assurer quelques premières parties prestigieuses (Couture, Bertignac, Olivia Ruiz).
Ils tiennent aussi bien les petites scènes que les grandes et devraient en arpenter quelques unes dans les mois qui viennent pour défendre leur album, dont peut-être celle, m'a-t-on dit, du Printemps de Bourges.
Ce ne serait que justice. Ne vous reste plus qu'à faire chauffer votre compte Paypal et à commander leur album ! Un autoproduit, ça ne se pirate pas...
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