Eternel adolescent ou éternel poète ? Higelin est de ces personnages flamboyants qui se comptent sur les doigts d'une main au sein d'une génération. Il s'inscrit dignement dans la lignée des Trénet, Ferré, Gainsbourg et autres rares troubadours de génie.
Son dernier album, Amor Doloroso, est à la hauteur de son talent d'enchanteur, mi-poète mi-albatros. Satyre transi sur fond de guitares arabisantes dans Queue de paon, birkinien dans l'âme sur Ice Dream, enfant de Trénet dans L'hiver au lit à Liverpool ou Se revoir et s'émouvoir, digne héritier du vieux Léo dans Halloween, perdu entre Monalisa Klaxon et L'homme à la tête de chou de Gainsbourg dans Crocodail, marchant sur les platebandes de Bashung sur Amor Doloroso, ou encore une fois sur les traces de Gainsbourg dans Je t'aime Telle.
Je garde une profonde affection pour le grand Jacques que j'ai vu sur scène dans les années 80. Mona Lisa Klaxon a un peu vieilli, mais Rocking Chair et Slim BlackBoogie tiennent toujours la route. A vous d'en juger. Sur Amor Doloroso, ma préférence va à Prise de bec et Crocodail, les seuls titres un peu électriques de l'album, mais ça n'engage que moi. Chapeau l'artiste !
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