C'est pas moi qui le dit, c'est The Edge, guitariste de U2 : les Young gods sont un des groupes les plus importants de la musique contemporaine. Et leur performance d'un matin frileux d'avril mil neuf cent quatre-vingt sept, sur la scène des Tremplins du Printemps de Bourges, fut pour moi l'occasion de la baffe la plus monumentale que j'ai jamais prise dans la gueule au cours d'un concert...
J'ignore encore comment les deux cents personnes présentes ce jour là sont sorties indemnes des décombres de murs sonores qui leur sont tombés sur le râble en l'espace d'une demi heure. Ces « petits dieux » suisses du rock industriel, qui ont remplacé il y a déjà vingt ans la basse et la guitare par un sampler, « piratent les sonorités contemporaines pour livrer un melting pot tout à fait inattendu, où les bruitages acoustiques se mélangent aux envolées de guitares hard core et à la performance vocale de Franz Treichler ». C'est ce que j'écrivais dans le magazine indépendant Rock Press quelques semaines après les avoir rencontrés, à l'issue de leur concert à Bourges.
A une question sur l'origine de leur nom, Young Gods, Franz Treicher m'avais répondu : « Ce nom fait très miroir, je trouve. Si tu as un peu d'humour tu le trouves drôle, si tu es prétentieux tu le trouves prétentieux. J'aime bien ce qu'il reflète parce que ça n'a aucune connotation directe. Tu te poses ce genre de question : "What a fuck.. ?", tu vois ? Et notre musique, c'est la même chose : si tu es impérméable, ça ne passera pas, tandis que si tu fais un pas vers elle, il va se produire un échange. »
Une douzaine d'albums plus tard, ils sont l'objet d'un veritable culte, en Europe comme aux Etats-Unis, où ils continuent de tourner hors des circuits balisés. Ces mecs-là ont vraiment tracé leur chemin hors des sentiers battus. De vrais « indies » ! Et bien des artistes leur sont redevables en tant que précurseurs, de Nine Inch Nail à Marylin Manson. Play It Again Sam, leur label, a sorti l'an dernier une très bonne compilation, "XX Years", qui retrace leur discographie. Si vous ne deviez acheter qu'un seul disque, entre de multiples sessions peer-to-peer...
En mille neuf cent quatre-vingt sept, le magazine anglais New Musical Express ne s'y était pas trompé, qui avait consacré leur premier opus meilleur album de l'année. Des pères spirituels, je vous dis, inspirateurs d'une sorte de crépuscule du rock...
Fais la mouette
Gazoline man
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Did you miss me
Je suis en parfaite harmonie avec ton choix de morceaux... mes préférés dont je ne me sépare que rarement... ;-)
je suis toujours étonné par l'attaque et le coté tranchant du Son young gods.
Que penses tu des F242 et surtout du dernier album et de leur ancien live (re:boot) ?
Rédigé par : Estève Gili | 21 février 2006 à 20:33
et j'oubliais de demander ton avis sur Rubin Steiner...
Rédigé par : Estève Gili | 21 février 2006 à 20:38