C'est décidé, aujourd'hui, je me fends d'un petit hommage à Louis Bertignac. Du genre de celui qu'on rend à un grand frère, ce qu'il incarne aux yeux de tous les croulants de mon âge (dirait ma fille) qui ont connu une histoire d'amour plus ou moins longue avec leur guitare, ceux de la génération Téléphone, je veux dire (juste avant la génération Mitterrand, hein ?), ces enfants de la crise de 73 et de la fin des Trente glorieuses, à qui on doit d'avoir installé les premiers relais de radio pirates, et qui ont fini par faire souffler un sacré vent de liberté musicale sur les ondes.
OK, avec le recul, ça a fini par donner Skyrock et NRJ, c'est pas terrible, mais à l'époque, c'était quelque chose d'aussi exaltant que le iPod et le peer-to-peer pour les mioches d'aujourd'hui.
Bertignac, c'est pas une très grande voix en soi, on est d'accord, pas plus que son ex-compère de Téléphone Jean-Louis Aubert, d'ailleurs, même si lui est parvenu à transformer une tendance lourde à placer la sienne à 1/16 de ton de la vraie justesse en un canon vertueux et inimitable de la chanson rock francophone.
Par contre, c'est un excellent guitariste, un vrai zicos, l'un de ces nombreux héritiers directs que Keith Richard, des Rolling Stones, a semés un peu partout dans la nature. Un type tombé dedans quand il était petit, qui a certainement jamais su quoi foutre de son bac scientifique, qu'il a quand même obtenu avant de partir faire ses débuts sur scène en 75, aux côtés d'un autre grand adolescent éternel (qui a dit "attardé" ? on est dans la lignée de Verlaine et de Rimbaud, ici, monsieur !), en la personne d'Higelin.
"Met la piste numéro 6, papa, s'il te plait"
Bon, je m'égare. Je suppose que vous avez déjà cliqué sur La saga des gnous, le premier titre de Bertignac que j'ai choisi de vous faire écouter, extrait de son dernier album solo "Longtemps", sorti en février dernier (Polydor - 2005). Mon gamin de huit ans me demande toujours de le passer dans la voiture sur le trajet de l'école le matin ("met la piste numéro 6, papa, s'il te plaît"). Certains parlent d'influences World à son égard. Je veux bien, y a quelques choeurs marocains en fond sonore que d'autres sont déjà allés chercher avec autant de bonheur (à commencer par Brian Eno et David Byrne, dans les 80's), mais je le trouve quand même très bluesy et plus dans la lignée de l'album "No Quarter", de Jimmy Page et Robert Plant, sorti en 94 chez Phonogram.
Mon deuxième choix s'est porté sur le titre qui a donné son nom à l'album, Longtemps, d'abord pour cette intro un brin sous influence népalaise (Bertignac est parti là-bas se ressourcer après quelques ennuis de santé, avant de devenir papa pour la première fois à 50 ans et d'enregistrer son album). Ensuite, parce je tiens à vous faire partager le bonheur de l'écouter dans la quiétude d'une fin de journée contemplative (ça vous arrive, non ?), le casque du baladeur dans les oreilles, devant un de ces splendides couchers de soleils automnaux dont nous fait parfois cadeau l'été indien... (pour ceux qui vivent sous la bonne latitude).
Je terminerai en vous signalant une bonne adresse, celle d'un site de fans et amis, Bertilistes.com, qui propose de nombreux enregistrements inédits à télécharger au format MP3 (pré-maquettes de chansons chantées en "yahourt", reprises, duos, chansons live, etc.). Et puis n'hésitez pas à vous rendre sur celui du boss en personne : www.bertignac.com.
Louis Bertignac - La sage des gnous
Louis Bertignac - Longtemps
"C'est décidé, aujourd'hui, je me fends d'un petit hommage à Jean-Louis Bertignac"
Un mix entre jean-louis aubert et louis bertignac ? :p
Rédigé par : Mathieu | 01 octobre 2005 à 13:37
Une petite confusion, oui, c'est corrigé, merci !
Rédigé par : Philippe Astor | 01 octobre 2005 à 15:00
Tu as voulu dire Aubertignac ?
Peut être...
Rédigé par : Diablo | 12 novembre 2005 à 14:18
Il y a une petite erreur avec le lien, c'est Bertiliste.com ;)
Rédigé par : bio | 19 novembre 2005 à 10:30